Un poème de Pierre FAVRE
Le calendrier
Oh ! Que c’est agaçant, quand même,
D’être sans cesse bousculé
Quand on s’appelle calendrier !
Pourtant nombreuses sont les fées mnêmes
Qui sans arrêt se sont penchées
Sur mon berceau de nouveau né !
En fait personne n’a accepté
Qu’un autre père m’ait engendré.
Chacun se disant géniteur
De l’art d’additionner les heures ...
Il s’en est suivi une congestion
De termes scientifiques abscons.
Par exemple au temps des romains
Je me suis appelé Julien
Pour qu’on reconnaisse le grand art
De mon père, célèbre, Jules César :
Un jour de plus en février,
L’année bissextile est créée.
Quelques années plus tard, Grégoire,
Devient mon père dans l’Histoire.
Avec lui j’ai beaucoup bossé,
Sacrifié à la Chrétienté,
Jonglant avec cette croyance
Pour ne pas contrarier la Science.
Encore plus tard, en Orient,
Mahomet parle et entreprend
De lier le temps à la lune.
Dans leur recherche de fortunes
J’ai du guider les Ulémas
Devers le paradis d’Allah.
Que dire de mon cousin Maya
Qui suit ce qu’on ne connait pas :
Par une sorte d’engrenage
Il rapporte tous les messages
Du cosmos. C’est c’que fait un peu
Chez nous le Messager boiteux.
Que dire de mon cousin Chinois
Qui étudie les animaux
Et dévisage leur minois
Pour le bon choix dans les restaus.
Sur mon carton on ne voit traces
De ce virus qui les menace …
En mille sept cent quatre vingt douze
Je suis d’venu Républicain
Mes noms de jours faisaient “pelouse”
Car on ne voulait plus des saints.
Mais ceux des mois étaient jolis
Grâce aux icones plutôt sexy.
Mettant à l’honneur la nature
J’proposais de quoi plaire, bien sûr,
Mais sur semaines rallongées
De sept à dix, dont un chômé.
Neuf jours de boulot décadaires
tuèrent le projet de mes pères !
Un fait – qui ne manque pas de sel !
Est qu’on avait bien proclamé
Ce système comme “universel”
Afin qu’il soit bien accepté.
L’Histoire quelquefois se répète
Au gré d’humour des interprètes ….
Le Piaf (26 février 2020)
Leave A Reply:
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.